(…)
-1-
C’est au dernier soupir
de sa mère que l’aînée
prit soin de recueillir
les brins mis à sécher.
Dans un immense chagrin
elle trouva réconfort
dans l’herbier et ses brins
au delà de la mort.A la fin de son deuil
elle accueillit des gueux,
eux-même pris dans l’écueil,
qu’elle aida de son mieux ;
à l’aide de l’herbier,
les sortit du pétrin,
fit d’eux des obligés
du culte des saints brins.« Aînée, je suis la fille
détentrice des brins,
autour de ma tête brille
l’auréole des saints.
Cet herbier en mes mains
vous impose d’être pieux :
vous ne pouvez faire moins
que d’en faire votre dieu. »Il apparut bien vite
des dissensions tragiques :
cathodoxes, ortholiques,
siites et chunites,
sépharaz, ashkenades
se battent, luttent, et se trame
un contrôle rétrograde
des corps et de leurs âmes.(…)
« Trois beaux brins de filles » de Laurent QUIQUEREZ est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA 4.0. En savoir plus sur les (nombreux) droits et les (quelques) devoirs.
2014 – Villeurbanne, France