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Plaide pour moi

I
Plead for me

Oh, thy bright eyes must answer now,
When Reason, with a scornful brow,
Is mocking at my overthrow!
Oh, thy sweet tongue must plead for me
And tell, why I have chosen thee!

Stern Reason is to judgement come,
Arrayed in all her forms of gloom:
Wilt thou, my advocate, be dumb?
No, radiant angel, speak and say,
Why I did cast the world away.

Why I have persevered to shun
The common paths that others run,
And on a strange road journeyed on,
Heedless, alike, of wealth and power—
Of glory’s wreath and pleasure’s flower.

These, once, indeed, seemed Beings Divine;
And they, perchance, heard vows of mine,
And saw my offerings on their shrine;
But, careless gifts are seldom prized,
And mine were worthily despised.

So, with a ready heart, I swore
To seek their altar-stone no more;
And gave my spirit to adore
Thee, ever-present, phantom thing;
My slave, my comrade, and my king.

A slave, because I rule thee still;
Incline thee to my changeful will,
And make thy influence good or ill:
A comrade, for by day and night
Thou art my intimate delight,—

My darling pain that wounds and sears
And wrings a blessing out from tears
By deadening me to earthly cares;
And yet, a king, though Prudence well
Have taught thy subject to rebel.

And am I wrong to worship, where
Faith cannot doubt, nor hope despair,
Since my own soul can grant my prayer?
Speak, God of visions, plead for me,
And tell why I have chosen thee!

Emily Brontë
Plead for Me
in Poems by Currer, Ellis, and Acton Bell (1846)
Public Domain
L’original est disponible ici .

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Plaide pour moi

Tes yeux brillants, quand Raison fronce
les sourcils et par là dénonce
ma reddition, doivent réponse !
Que ta langue douce plaide pour moi,
et proclame haut mon choix pour toi !

Face au jugement de Raison brute,
pétri de sa rigide quête,
mon avocate, seras-tu muette ?
Non, ange irradiante, plaide et gronde
le pourquoi je rejette le monde.

Hors des sentiers, je persévère
à fuir le chemin des pauvres hères,
je trace une route singulière ;
délaissant, comme luxe et pouvoir,
fleurs des plaisirs, lauriers de gloire.

Ceux qui semblaient Divins, un soir
entendirent mes vœux par hasard,
virent mes offrandes au sanctuaire ;
mais les dons nonchalants sont vains
et le mépris frappa les miens.

Je fis serment : je délaissai
la pierre d’autel, te consacrai
mon esprit, car mon cœur fut prêt ;
Toi, immanente en mes veines
mon esclave, ma compagne et reine.

Esclave, parce que je te mène ;
pour chaque vœu, j’exige ton amen,
te rendant soit bonne soit malsaine.
Compagne de mes jours et mes nuits,
tu es délice en moi enfoui.

Douleur chérie, qui brûle et lasse,
et extrait, des larmes, une grâce,
soulagée par des tâches basses ;
Maintenant reine, bien que Prudence
m’ait faite sujette qui brave et tance.

Suis-je égarée à me complaire
dans une foi de charbonnière,
tant que mon âme comble ma prière ?
Déesse des visions, plaide pour moi
et proclame haut mon choix pour toi !

Licence Creative Commons
« Plaide pour moi » de Laurent QUIQUEREZ d’après Emily Brontë est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA. En savoir plus sur les (nombreux) droits et les (quelques) devoirs.

2019 – Villeurbanne, France

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'Paint the pain' serie by Avita Flit CC BY-NC-ND 4.0
Creative Commons CC-BY-NC-ND
‘Paint the pain’ serie by Avita Flit via Behance

Comtesse de Noailles

(Notes de Lecture)

L'Honneur de Souffrir, Ed. Grasset

Anna de Brancovan, née dans une grande famille originaire de Roumanie, est une femme de lettre française.

Elle fut la première femme commandeur de la Légion d’Honneur, première femme reçue à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.
Elle était aussi membre de l’Académie roumaine.

Elle a été récompensée par l’Académie Goncourt pour son recueil de poèmes Le Coeur Innombrable en 1920, puis le Grand Prix de littérature en 1921.

En 1994, L’Académie française crée un prix en son honneur, destiné à une femme de lettre.
Elle crée avec d’autres le prix littéraire « La vie heureuse », qui deviendra le prix Fémina en 1922.

Elle a écrit 14 ouvrages de poésie, dont « L’honneur de souffrir » en hommage aux victimes collatérales (épouses, amoureuses, enfants) de la guerre de 1914-1918.

Extrait :

VII

Ébloui, pur, minutieux,
Le regard fixé sur ma vie,
Vous avez déroulé les cieux
Sur la route que j’ai suivie.

L’esprit sagace, prompt, actif,
Quand je défaillais de moi-même,
Votre voix rendait mon cœur vif,
Vous m’apprîtes jusqu’où l’on aime

L’honneur de souffrir / par la Comtesse de Noailles, Domaine Public

Lire l’ouvrage sur le site de Gallica.

Ouvrage à commander:
  • Chez votre libraire : L’honneur de souffrir, Anna de Noailles, Grasset, ISBN : 978-2-246-79607-7, Prix : 6 € ePub, Nombre de pages : 191
  • en version ePub chez Decitre.fr :

Fort-e, je tiens, bien que souffrant

XV – Strong I stand, though I have borne

Strong I stand, though I have borne
Anger, hate, and bitter scorn;
Strong I stand, and laugh to see
How mankind have fought with me.

Shade of history, I condemn
All the puny ways of men;
Free my heart, my spirit free,
Beckon, and I’ll follow thee.

False and foolish mortal know,
If you scorn the world’s disdain,
Your mean soul is far below
Other worms, however vain.

Thing of Dust, with boundless pride,
Dare you ask me for a guide?
With the humble I will be;
Haughty men are naught to me.

November 1837.
Emily Brontë
Strong I stand, though I have borne
PRIVATELY PRINTED POEMS
Public Domain
L’original est disponible à WikiSource (work in progress).

Fort-e, je tiens, bien que souffrant

Fort-e, je tiens, bien que portant
colère aigre, haine dérisoire ;
fort-e, je tiens, me ris de voir
cet humain si éprouvant.

Ombre de l’histoire, je dédaigne
toutes les bassesses humaines ;
l’esprit, mon cœur, libérai :
appelle, et je te suivrai.

Menteur et couard, mortel sache,
si tu restes sourd au dédain,
ton âme vile ne se détache
de vers grouillants, eux-mêmes vains.

Grain de sable, trop orgueilleux
pour dire : « tu me guiderais ? » ;
avec les humbles, je serai :
je néglige les prétentieux.

Licence Creative Commons
« Fort-e, je tiens, bien que souffrant » de Laurent QUIQUEREZ d’après Emily Brontë est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA. En savoir plus sur les (nombreux) droits et les (quelques) devoirs.

2016 – Villeurbanne, France

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Strong by Steve Nickodemski via Flickr CC BY-NC
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« Strong » by Steve Nickodemski via Flickr

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Sonnets – Germont

(Notes de Lecture)

Sonnets - Germont Forme du passé pour déclaration moderne, ces sonnets ne sont pas strictement des sonnets.

De tableau en tableau, l’émerveillement jaillit de toute part et le mot dépeint l’irrépressible bouillonnement de la vie.

Aussi, la rime s’oublie parfois en assonance, et les vers prennent autant de pieds que nécessaire.

Reste le 2×4+2×3, reste le lyrisme de l’auteur, reste l’esprit de poésie.

Ainsi commence le voyage :

Extrait :

I

Je dédie cette vie véritable
Au double que l’amour seul reconnaît
Lui qui fidèlement m’accompagne
Avant de se confondre en moi à jamais.

Or de ce garçon il ne voulait jamais parler
Comme par honte de sa grâce native.
Il lui souriait dans les regards étonnés,
Mais il fermait les yeux avec mépris.

Pardonnez le trouble et la souffrance
Qui pourront naître de la vision redoutable
Du monde réel, dont il m’est seul garant.

C’est lui pourtant qui m’entraînant
Sacrifia mes angoisses à la beauté
Et m’enseigna le prix de mon attente.

© Germont – ed. La Coopérative
lire plus, dont les premières pages

Ouvrage à commander:
  • Chez votre libraire : Sonnets – Germont – éditions La Coopérative – ISBN 979-10-59066-00-2    64 pages    9 €
  • en livraison chez VOTRE libraire : lalibrairie.com

Épris entre 4 yeux

(emprises amoureuses)

Je m’suis fait prendre entre quatre yeux,
tous quatre fort beaux et audacieux.

Je m’suis fait prendre, et je vous prie,
d’une manière qui m’a souri.

Je m’suis fait prendre, et la mépri-
-se m’empêcha de dormir la nuit.

Je m’suis fait prendre… n’ai pas compris,
comment comprendre, mais ça m’apprit.

Je m’suis fait prendre ; et qu’ai-je appris ?
Que ça fait plaisir d’être envie !

Je m’suis fait prendre et me dépris
de mes peurs et de mes soucis.

Je m’suis fait prendre et suis surpris
de me sentir épanoui-e.

Se laisser prendre, aussi laisser,
à ces beaux yeux, toutes libertés.

Je m’suis fait prendre et je le vis,
Grâce à ces cadeaux de la vie.

Se laisser prendre, comme c’est précieux,
suivant l’avis de deux paires d’yeux.

Une harmonie entre quatre yeux
que le bonheur rend merveilleux.

Licence Creative Commons
« Épris entre 4 yeux » de Laurent QUIQUEREZ est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA 4.0. En savoir plus sur les (nombreux) droits et les (quelques) devoirs.

2014-2015 Villeurbanne, France

first.last.8.4.2013-12.jpg by Miss Wetzel's Art Class via Flickr CC-BY-SA
CC-BY-SA
« first.last.8.4.2013-12.jpg » by Miss Wetzel’s Art Class via Flickr

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Le dormeur de plage

Le dormeur de plage

C’est un site sableux où s’écrasent des vagues
Scintillant follement au rythme de l’écume
D’argent, où le soleil, de l’horizon sans brume,
Luit : c’est une plage qui bouillonne et divague.

Un enfant jeune, yeux fermés, tête nue,
Et le dos offert au vent venu de chez lui,
Dort; il est étendu sur le sable, sous la nue,
Pâle dans son lit d’or, d’où la lumière luit.

Allongé sur le sol, il dort. Affalé comme
S’affalerait un vacancier, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Le soleil radieux ne brunit plus sa peau ;
Il dort sous le vent, la main plongée dans l’eau
Tranquille. La vague engloutit son côté droit.

Licence Creative Commons
« Le dormeur de plage » de Laurent QUIQUEREZ d’après Arthur Rimbaud est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons CC-BY-NC-SA. En savoir plus sur les droits et les devoirs.

À Aylan.

2015 – Villeurbanne, France

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LE DORMEUR DU VAL

C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

7 octobre 1870.
Arthur Rimbaud
Poésies complètes, avec préface de Paul Verlaine et notes de l’éditeur
L. Vanier, 1895 (p. 84).
Public Domain
L’original est disponible à WikiSource.

Fichier texte éditable : LeDormeurDePlage_v1_txt.odt
Fichier PDF : LeDormeurDePlage_v1.pdf

La vie, c’est cher simple

Pourquoi vouloir chercher les petits bonheurs ?
Pourquoi  voir en toute personne un esprit à découvrir ?
Pourquoi regarder chaque parcours de vie comme un petit bout de ce que nous aurions pu être ?
Pourquoi ne pas accepter ce que nous ne maîtrisons pas comme autant de chances de s’ouvrir vers l’inconnu ?

Vu des USA, la vie c’est beaucoup plus simple et ça ne dépend que de ton job :
Ça te donne une vie plaisante ou non.
Ça t’offre un salaire de riche ou de pauvre.
Toute combinaison est possible.

Saalaire de rien

Mais si tu as choisi la poésie, tu es un looser : pauvre et à la vie terne. Autant aller travailler dans un « Fish & Chips » (équivalent), manager (tant qu’à s’emmerder, autant être très riche) ou devenir mère au foyer (pour le même salaire, c’est plus plaisant).

Poète, un peu d’ambition !!!
Et si tu choisissais athlète professionnel ?… Il n’est peut-être pas trop tard !